Et comme c'est incroyable de vie, deux images qui se succèdent et ne se ressemblent pas trop,
entre la première et la seconde, un temps joli à se laver les cheveux, à leur donner forme avec la brosse...
une tête, la même, et pourtant,
deux prises de vue, la lumière de face, ou l'ombre du dedans,
une mèche à gauche, à droite, comme va le sens du courant,
on y donne ses matières à sa vie, ses envies, son goût propre,
et c'est bon de se surprendre à être celui ou celle,
sans cesse en mutations, la vie pour ses meilleurs...
Trois tiges de lys jaunes depuis deux jours,
deux tiges s'ouvrent en fleurs jolies,
la troisième voit ses fleurs se pencher, l'une après l'autre,
cette tige va quitter le vase, laisser couper son bas de tige,
les fleurs croquées se mettront dans un verre sur la petite table en bois,
pourquoi elles, dans ce peu d'eau devant la fenêtre de la cuisine,
pourquoi les deux autres branches gaillardes hautaines sur le confiturier,
parce que c'est juste la vie qui s'est passé, se passe comme cela...
elle est si forte la v i e, et c'est bon de l'entendre dans le creux de l'oreille,
en tout là, là de Là...où coule la vraie précieuse, celle qui agite l'âme de jolis trémoulis...